Éditorial de la chronique

L’espérance, un défi !

 Un nouvel Avent s’ouvre devant nous et comment ne pas l’aborder avec une certaine inquiétude dans la mesure où l’on prend davantage conscience de ces fins de temps dont nous devenons de plus en plus les contemporains ? Ne serions nous pas quelque peu en décalage à célébrer un avent idéalisé, presque irréel dans ce petit refuge perdu de notre monastère? Plutôt que de lire Dom Guéranger ou Pius Parsch au réfectoire, nous pourrions lire des analyses politiques et économiques faites par de grands esprits.

Saint Jean Paul II fut l’un d’eux, Benoît XVI put rivaliser avec lui pour son intelligence supérieure, et de même le Pape François dont la parole pleine de saveur et d’acuité nous invite à la conversion. C’est une certitude : sur les flots houleux de ce monde, le Seigneur n’abandonne pas la barque de son Église. Cela doit nous donner une paix très profonde.

Avec cette paix, notre mission est de vivre avec intensité, de veiller en priant. La prière nous remet en face du Père. Lors de la tragédie des attentats, au cœur des ténèbres, elle a jailli spontanément.

“Un homme perd le meilleur de son être humain, une femme perd le meilleur de son être humain, quand ils oublient de prier, parce qu’ils se sentent tout-puissants, parce qu’ils ne sentent pas le besoin de demander de l’aide devant tant de tragédies.”* “Comment pouvons- nous comprendre que Dieu est notre Père ? Comment pouvons-nous voir la main de Dieu dans les tragédies de la vie ? Comment pouvons- nous trouver la paix de Dieu ?… Il n’y a qu’un seul chemin : regarder le Fils de Dieu. Dieu l’a livré pour nous sauver tous. Dieu lui-même s’est fait tragédie. Regarde la Croix ! Mais là se trouve aussi le défi à notre foi : l’espérance. Parce que l’histoire ne se termine pas par cet échec, mais par la Résurrection qui nous a tous renouvelés.”*

Dieu est avec nous, ce nouvel Avent vient nous en faire prendre conscience avec une foi plus pure et plus ardente, un amour plus humble et une espérance invincible ! Là est la vraie Vie, la lumière !

La Miséricorde du Père est la source de notre joie. Que Marie, l’Immaculée nous y conduise.

*Pape François aux jeunes africains, novembre 2015